Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, Président de la République
Monsieur le Président de la République,
Nous avons appris par la presse votre intention de vous déplacer en Franche-Comté mardi 9 mars, quelques jours seulement avant le vote régional du dimanche 14 mars
Si, en tant que Francs-Comtois, nous sommes toujours heureux d’accueillir le Président de la République, Président de tous les Français,
nous sommes en revanche choqués de le voir transformé en « chef de
bande » venu promouvoir l’un des siens à la veille du scrutin,
notamment en visitant deux villes, Morteau et Pontarlier, dont les maires figurent sur sa liste régionale. Jamais vos prédécesseurs n’auraient agi de la sorte.
Les habitants de Morteau, Pontarlier et du Haut-Doubs, et au-delà tous les Francs-Comtois,
auraient mérité davantage de respect. Ils auraient été sincèrement
honorés d’une telle visite au mois d’avril ou au mois de mai, après les
élections, dans un cadre strictement républicain.
Nous appartenons à une vieille région française, terre de tradition et terre de résistance. La tradition fait de nous de farouches défenseurs des institutions républicaines. La résistance fait que nous ne braderons pas ces mêmes institutions au profit d’un « show pré-électoral ».
Vous aviez raison, Monsieur le Président, en déclarant le 25 janvier 2010 sur TF1 : « M’engager dans la campagne, au sens partisan, ce n’est pas mon rôle, ce n’est pas la place d’un président de la République. » Alors pourquoi faire le contraire en Franche-Comté cinq jours avant le vote ?
« Dans l’Homme, jamais l’espérance n’est vaine », disait Victor Hugo, l’un de nos grands écrivains francs-comtois. Nous pensons qu’il est encore temps pour vous de renoncer à ce voyage en Franche-Comté.
Pour mieux y revenir plus tard, et mieux s’y ressourcer dans nos
montagnes, auprès de nos habitants, de nos traditions, de nos
savoir-faire, de notre nature si généreuse…
Nous
appartenons à une vieille région française, qui ne demande qu’une chose
aujourd’hui : que la politique nationale s’éloigne d’elle. Une élection
régionale, c’est d’abord l’affaire d’une région et de ses habitants.
Les Francs-Comtois sont suffisamment grands pour prendre eux-mêmes leur destin régional en main, sans que l’on vienne depuis l’Elysée leur dire ce qu’ils doivent faire.
Vous remerciant par avance de l’intérêt que vous porterez à cette lettre, je vous adresse, Monsieur le Président de la République, mes salutations républicaines les plus respectueuses.
Christophe GRUDLER
Conseiller général de Belfort
Tête de liste régionale
Mouvement Démocrate/Alliance écologiste indépendante
Venez rejoindre le groupe Facebook Monsieur le Président, Les Francs-Comtois méritent mieux