Lettre aux éducateurs

Ecrite le 4 septembre 2007
Postée le 19 septembre 2007
Reçue le 26 septembre 2007

L'Elysée est très rapide...

Remarque liminaire :

Depuis des années, le débat fait rage au sein de l'Education Nationale. Sommes-nous avant tout des enseignants ou des éducateurs ? Quelle est notre mission première ? Eduquer ou enseigner ?

NS a tranché : nous sommes des éducateurs chargés de transmettre les valeurs du bien et du mal, du juste et de l'injuste, du laid et du beau, du vrai et bu faux !!!!

Sincérement, je ne concevais pas le rôle d'enseignant de cette manière et je pensais que les seules valeurs que j'avais à transmettre étaient celles d'une société laïque, démocratique et républicaine. Mais que mon rôle principal était de permettre à chacun de mes élèves de s'épanouir intellectuellement et de tirer le meilleur profit de ses capacités intellectuelles, pour pouvoir maîtriser non seulement les connaissances de bases indispensables à tout apprentissage, mais aussi lui donner le goût et la curiosité de la connaissance.

Ben moi je ne l'ai pas reçue, et je fais très bien sans.

cara a écrit:

Ben moi je ne l'ai pas reçue, et je fais très bien sans.

Sûrement, cela t'évitera de te mettre en pétard...

Moi je l'ai eue officiellement lundi. Que d'arbres abattus pour imprimer cette chose. Mais que fait Borloo ???

Et combien de postes d'enseignants va-t-il falloir supprimer pour en payer le coût ?

C'est l'imprimerie nationale qui paye. Un service inter ministériel.
Non, ce que je trouve navrant, c'est que la lettre en question était en ligne depuis début septembre, le proviseur nous l'a imprimée depuis belle lurette. Alors pourquoi cette mise en scène ?

Il est vrai que le texte broché est en anglaises, sivouplé !!

Je voudrais bien savoir s'il existe un seul enseignant qui ne connaissait pas déjà cette lettre ?

Et pourquoi 32 pages pour sortir autant de platitudes et enfoncer autant de portes ouvertes ?

Ah si ! Pour faire croire que les enseignants ne se sont jamais posé la question du pourquoi et du comment de leur mission !

Le seul mérite que j'y vois, c'est celui de faire une synthèse entre tous les lieux communs qui circulent sur notre métier.

Comme si on avait attendu ça pour faire déjà en pratique tout ce qu'il décrit. Mais maintenant, comme c'est lui qui l'a dit, eh ben on applique SA vision des choses. Moi c'est surtout ça qui me met en boule. La récupération à son profit de pratiques et d'actions de bon sens. Fait chier, tiens.

Sofi a écrit:

Le seul mérite que j'y vois, c'est celui de faire une synthèse entre tous les lieux communs qui circulent sur notre métier.

Comme si on avait attendu ça pour faire déjà en pratique tout ce qu'il décrit. Mais maintenant, comme c'est lui qui l'a dit, eh ben on applique SA vision des choses. Moi c'est surtout ça qui me met en boule. La récupération à son profit de pratiques et d'actions de bon sens. Fait chier, tiens.

Exactement, on va passer pour de bons petits soldats

Ben oui, on fait ce qu'il a dit

Nous avons au pouvoir la pathologie, voilà.

Mais où peut-on trouver le texte de cette lettre ? En fac, on n'a pas eu le culot de nous l''envoyer (enfin, j'crois pas). Ou alors, le doyen l'a mangée.

Sur le site de la Présidence bien sûr. Voici le lien du PDF :

http://www.elysee.fr/elysee/root/bank_mm/pdf/20070904-LettreEducateurs.pdf

Demain a écrit:

Mais où peut-on trouver le texte de cette lettre ? En fac, on n'a pas eu le culot de nous l''envoyer (enfin, j'crois pas). Ou alors, le doyen l'a mangée.

Tu vas être déçue. Ou rassurée, révoltée, agacée, amusée

Ou carrément ahurie

Demain a écrit:

Mais où peut-on trouver le texte de cette lettre ? En fac, on n'a pas eu le culot de nous l''envoyer (enfin, j'crois pas). Ou alors, le doyen l'a mangée.

Peut-être qu'en Fac on n'est plus de simples éducateurs mais de vrais enseignants ayant affaire à des jeunes qui ont été déjà parfaitement éduqués....

Oh ben c'est sûr, mère Denis

L'avantage des lettres de rentrée jusqu'à ces dernières années, c'est qu'elles ne dépassaient pas une page...
Si maintenant nous devons nous mettre à lire !

Zabou a écrit:

Peut-être qu'en Fac on n'est plus de simples éducateurs mais de vrais enseignants ayant affaire à des jeunes qui ont été déjà parfaitement éduqués....

Merci pour le lien, je la lirai ce soir et l'apprendrai par coeur pour la réciter au Club Colonial qui affronte samedi l'équipe du François …

Pas du tout, sinon Zabou. En fac, on dispose à présent de vrais administratifs, plongés dans les emplois du temps, les validations d'acquis, plus la VAE, les équivalences, les inscriptions pédagogiques, les projets tutorés, les crédits ECTS, les maquettes d'habilitation, la gestion de l'absence de crédits aux groupes de recherche, et la quête effrenée chaque jour de marqueurs pour pouvoir écrire au tableau deux trois mots compliqués comme "musulmans" ou "chrétienté".

Même pas le temps d'organiser un petit colloque, tiens …

D'ailleurs, nous avons un vrai problème avec les universités à Paris. Comment faire valider les 60 crédits quand les notes sont aussi basses en CPGE?

Paris VI vient de nous envoyer cet os à ronger dans les dents, pour l'instant le plus urgent reste d'attendre.
Ce qui me rassénère est que personne n'a la solution.

Sofi a écrit:

D'ailleurs, nous avons un vrai problème avec les universités à Paris. Comment faire valider les 60 crédits quand les notes sont aussi basses en CPGE?

Nous on a un accord avec les classes prépas des antilles françaises (en lettres et sc. humaines). Ce sont les enseignants de prépa qui à la fin des 3 trimestres proposent en leur âme et conscience une validation totale ou une validation partielle (en général la moitié des crédits).
Il est vrai qu'on connaît les enseignants de prépa, ceux d'histoire pour ce qui nous concerne. Alors, on leur fait confiance pour connaître mieux que nous le niveau réél de leurs élèves. Restent que ceux-ci, ensuite, s'ils ont une validation totale des crédits, doivent évidemment faire leurs preuves … ou repiquer leur semestre. En définitive, y'a que le résultat qui compte.

Oui ben il faudrait qu'on en rediscute en privé, parce qu'en Sciences ça ne passe pas.....

Sofi a écrit:

Oui ben il faudrait qu'on en rediscute en privé, parce qu'en Sciences ça ne passe pas.....

Ben quand tu veux, hein ?

[quote="Demain"]

Sofi a écrit:

Nous on a un accord avec les classes prépas des antilles françaises (en lettres et sc. humaines). Ce sont les enseignants de prépa qui à la fin des 3 trimestres proposent en leur âme et conscience une validation totale ou une validation partielle (en général la moitié des crédits).

Chez nous cela se passe aussi comme ça. Et on n'a jamais vu un ex-prépa se casser la figure en fac.

cara a écrit:

Chez nous cela se passe aussi comme ça. Et on n'a jamais vu un ex-prépa se casser la figure en fac.

Ah ben moi si. Un pauvre garçon, persuadé qu'il était la crême, et à qui j'ai collé 4/20 à tous ses commentaires de doc en histoire. Savait apparemment même pas lire ce qu'il avait sous les yeux. Et il écrivait avec des mots rigolos.

Par exemple une fois, dans un devoir à propos de la guerre il avait jugé bon de me prévenir dans l'intro qu'il "allait poser sa problématique dans l'optique de l'anthropologie des comportements conflictuels" … oui … s'agissant de la guerre, il valait mieux en effet !

mais c'est vrai que c'est l'exception.