Je suis très partagée.
D'un côté, une peine qui (pour quelque raison que ce soit) intervient 30 ans après les faits n'a aucun sens. Les gens changent, et les assassins comme les autres. Il me semble que la femme qui va aller en prison en Italie n'a tué personne, et quant à la jeune fille, la tueuse, elle a disparu depuis longtemps.
Je crois profondément à la seconde chance, et à toutes celles qui suivent, jusqu'à la dernière seconde.
D'un autre, quand on a commis des assassinats ou des meurtres (ou plus généralement une faute), il y a une certaine inélégance - et j'ai envie d'ajouter une réelle lâcheté - à vouloir toute sa vie se barrer sans payer. Il me paraît qu'elle a tué, à plusieurs reprises, et qu'elle a estimé, dans les années 90, et - plus grave - qu'elle estime encore à présent, qu'elle n'a pas à répondre de ses actes. Léger, isn't it ?
donc … je ne sais pas du tout, car je ressens aussi fort les deux sentiments à la fois.
J'aurais aimé l'entendre exprimer quelques remords. Or, rien, jamais (à ma connaissance).
Si elle ne regrette rien des gens qu'elle a tué, de la peine qu'elle a pu causer, je crois qu'elle doit aller en prison.
Si elle regrette sincèrement, si elle n'est plus la même personne, alors, je pense qu'il doit y avoir soit grâce, soit, (ce qui me paraît nettement préférable pour elle, car il est important d'affronter un jour ses actes en face) un autre procès — si c'est possible — qui prenne en compte l'ensemble de sa vie. Avec une condamnation symbolique, (c'est important de pouvoir se dire qu'on a payé pour ses actes et qu'on est quitte avec la société. C'est important aussi de prendre enfin, un jour, la parole pour tenter d'expliquer, même l'inexplicable). Et une mise en liberté en attendant le procès.
Enfin, pour Sarkozy — a-t-il eu raison ou non de l'extrader —, je réserve mon jugement : je n'ai pas assez lu là-dessus pour avoir une idée très claire.