Le théatre politique de Nicolas Sarkozy

Lu sur Libération:

Il suffit de taper "Nicolas Sarkozy" et
"visiblement ému" sur un moteur de recherche pour constater
l'efficacité des scénarios du Président dans les médias. Eric Fassin,
sociologue, professeur agrégé à l’Ecole Normale supérieure est l'auteur
d’un texte
récemment mis en ligne sur le site de la revue Mouvements: Guy Môquet
et le théâtre politique des émotions. Il analyse la place de l'émotion
et de sa mise en scène dans la politique de Nicolas Sarkozy.

Le lien


et un extrait:

...Nicolas Sarkozy ne se
contente pas de suggérer qu’on ne peut pas accueillir toute
la misère du monde. Cette formule classique reviendrait à
dire que bien sûr, il y a les raisons du cœur mais qu’il y a
aussi la raison. Mais Nicolas Sarkozy va plus loin: il dit on ne peut
pas accueillir dignement toute la misère du monde.
Autrement dit, ce n’est pas parce que ce n’est pas raisonnable,
mais c’est précisément parce qu’on a du cœur qu’on
renonce à accepter les sans-papiers, ou plus exactement qu’on
les expulse. Donc si l’on chasse des enfants de notre
territoire dans des conditions que l’on sait, on n’a pas besoin
de se dire que c’est en renonçant aux exigences du cœur
pour se conformer à celles de la raison. On peut au contraire
se dire que c’est parce qu’on ne peut pas les accueillir
dignement. Donc c’est pour leur bien.

fin de l'extrait

Bien sûr! Cachez ou plutôt, renvoyez cette misère que je ne saurais voir...
C'est répugnant! Dans le même temps, on parle d'immigration choisie, comme si on faisait son marché...pour le bien de qui au fait?

Merci, Chatpitre

Je dégueulerai demain matin. Ce soir, je vais lire le Canard

Autant je trouve très intéressante l'analyse du mécanisme de l'émotion comme carburant de la politique de N.S. autant sur le passage que tu cites, Chatpitre, et que j'ai lu, je ne suis pas du tout d'accord.

Il me semble en effet extrêmement important de pouvoir offrir aux immigrés qui nous font l'honneur de choisir la France comme terre d'accueil, des conditions de vie décentes : leur permettre de maîtriser notre langue, de faire des études, s'ils le souhaitent, de s'intégrer, d'être appréciés et reconnus comme des membres à part entière de notre société.

Il me paraît donc, à cet égard, que le terme "dignement" ne constitue en rien un quelconque dédouanement, un quelconque prétexte pour refuser en bloc toute immigration et toute aide, mais au contraire un but (et un but louable) à atteindre.

Qui veut noyer son chien …

Pour le reste de l'article, je suis d'accord. Je n'aime pas du tout la politique spectacle qui joue sur les émotions.

L'auteur, Eric Fassin, fait une analyse de la mise en scène sarkozienne de l'émotion et le passage que tu cites ne reflète pas ses convictions (ni les miennes, loin de là) mais son interprétation du discours sarkosiste;
Autre citation du même article, un peu plus loin:

"Il s’approprie et il droitise
cette culture de la victimisation. Il ne s’agit pas de dire que
nous sommes émus par les victimes mais de se demander par quelles
victimes nous sommes émus. Comment se fait-il qu’il nous
invite à être ému par un jeune homme handicapé
et non pas par un sans papiers qui est condamné à
sauter par la fenêtre? "

En ce qui me concerne, peu m'importe que le coeur soit à droite ou à gauche pourvu qu'il soit juste et franc.

Là, en revanche, je suis d'accord avec toi.

En fait, je suis d'accord dès qu'il analyse le mécanisme (il le fait très bien) mais pas toujours avec l'interprétation qu'il en fait. Quoi qu'il en soit, l'article est très intéressant, et merci de l'avoir posté !

@ Demain

Pour le discours de quelqu'un d'autre, je serai d'accord avec toi, mais je trouve que les actes de sarko :

- ADN
- Quota d'expulsion
- reconduction musclée et humiliante

s'accordent mal avec le joli mot de "dignement"

Il le dit et toute son action, ses déclarations et sa politique le contredisent.

Il ne suffit pas de dire. Il faut faire.

Si je dis à un mendiant qui a faim et froid : il faudrait que vous ayez les moyens de vivre dignement, et que je passe mon chemin, je suis indigne. Certes, l'aumone n'est qu'une aide temporaire, mais dans le cas que je cite, elle est nécessaire.


À un individu qui vient pour faire partie de notre communauté, il ne s'agit pas d'aumone mais d'accueil. Avec sarko, la population étrangère ciblée est "accueillie" et reconduite comme du bétail. Je ne vois pas où est la dignité.

Avec François Bayrou, le verbe est en accord avec l'action. Avec sarko, elle est en dissociation totale quand il parle du coeur.

Musette # a écrit:

Il ne suffit pas de dire. Il faut faire.

Si je dis à un mendiant qui a faim et froid : il faudrait que vous ayez les moyens de vivre dignement, et que je passe mon chemin, je suis indigne. Certes, l'aumone n'est qu'une aide temporaire, mais dans le cas que je cite, elle est nécessaire.

Je suis entièrement d'accord avec toi. Et même, c'est même pas la peine de dire pour faire.

Plus on dit, moins on fait, souvent (pas toujours).

J'ai des amis qui me disent sans cesse d'arrêter de distribuer mes euros dans la rue aux mendiants, que je ne leur rend pas service, parce que ce faisant je permets au système qui ne les aide pas, de continuer à fonctionner. Parce que du coup, je pallie les insuffisances du-dit système. Je comprends leurs arguments, ils ont raison. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de donner tous les sous que j'ai dans la poche, et en plus de m'asseoir sur le trottoir avec eux pour parler.
Parce que ces arguments là, il me semble qu'ils n'aiment pas les gens.
Mais je peux me tromper.

L'émotion a ses limites...c'est une stratégie puissante...mais c'est du bonneto.....tu gagne tant que tu manipule bien...et un jour t'as l'air d'un con parceque tout le monde a flairé ton truc.

Mais bientôt (enfin) le peuple comprendra qu'il a élu un égocentrique primaire qui est dans une logique destructice.

Il est en train de démolir la république.

et je pèse mes mots.

C'est un apprenti sorcier, il va se bruler les doigts.
ce qui me tue , c'est qu'on va tous se les bruler avec lui.

mais au moins les boeufs auront compris.

Sarkozy est l'antithèse de ce que la france a besoin comme chef d'état, c'est une machine à compiler, à lire des fiches de synthèse, de sondages...c'est à gerber tellement ça pue la manipulation.

J'espère que tous les complices de ce désatre comprendront...bientôt...vraiment je l'espère.

@ Demain

Tout pareil Je vais arriver à me coucher, moi?

Au temps de ma folle jeunesse, j'avais des copains riches et cocos -- ça ne coûte rien-- qui refusaient de donner à un pauvre pour permettre l'avènement de la révolution prolétarienne. Naturellement, je ne sais pas ce qu'ils votent maintenant mais ils ont dû se dispatcher dans tous les bords.

Et moi, la plus pauvre parmi eux, quand j'en voyais un arriver, je donnais mes sous, parce que j'en avais à ce moment là plus que lui.

Un jour, il ya 1 an environ, j'étais avec mon copain. Il y avait 2 hommes qui faisaient la manche. L'un d'eux était dans une chaise roulante. C'est à lui que mon copain a donné son obole. Pas moi. Vraie ou fausse, je me suis dit que la chaise roulante devait bien rapporter.

L'autre était en retrait, jeune et les traits tirés. Il a marmoné pour lui : " j'en ai marre d'aller en prison". C'est vers lui que je suis allée.

C'est à chaque fois une goutte d'eau dans la mer, mais la gentillesse et du fric ont une action immédiate. Ce qui n'empèche pas de travailler pour que cet état de fait change.

Je pense sincèrement que dans le cas de gens qui font des grands discours politiques le porte-monnaie clos sont d'affreux avares et des sans coeur, même s'ils sont sympas avec les gens de leur caste

@réglisse

J'ai une de mes patientes qui vient comme moi du PS, mais elle ma foi Bayrou ne la tente pas. Elle se dirige vers Besancenot.

Nous bavardions. J'espérais un quinquenat écourté. Elle non. Son raisonnement : "Vous l'avez voulu? Vous allez l'avoir jusqu'au bout". Pour que plus jamais, à notre époque tout au moins, ce genre de dérive malsaine ne revienne. Elle le veut comme une vaccination.

Peut-être peux-t-on vacciner en plus court? En tous cas, c'est exactement ce que je veux. Je souhaite que la population vomisse sarko, avec ses idées et ses méthodes, pour la vie. C'est un abominable danger pour la France. C'est exactement ça : "il tue la République"

Musette et Réglisse, merci !

On a vraiment les meilleurs, au MoDem !

Sarko c'est, sans forcément qu'il le sache ni qu'il le veuille, un démocide.

C'est un nouveau mot à base de langue très ancienne. Un tueur de démocratie.

J'avais comprite pour democide.

Et pour l'idée-sarkocide, je crois qu'on laisse faire l'auteur, tout en donnant l'alternative de la grandeur

Après le leurre, l'Heure.

Il n'arrive pas d'événements inutiles et NS n'est pas la source du problème, il n'en est qu'une manifestation au goût du jour.

D'ailleurs, ce qu'on identifie d'ordinaire comme le problème n'est pas le problème.

Le problème, c'est le mécanisme de projection dans le temps dont se nourrit le mental. Articuler cela avec un engagement politique relève d'une utopie sauvée de justesse par la grâce de la conscience verticale. Mais quel boulot, il y a des jours où je n'en peux plus...

Réglisse a écrit:

L'émotion a ses limites...c'est une stratégie puissante...mais c'est du bonneto.....tu gagne tant que tu manipule bien...et un jour t'as l'air d'un con parceque tout le monde a flairé ton truc.

Mais bientôt (enfin) le peuple comprendra qu'il a élu un égocentrique primaire qui est dans une logique destructice.

Il est en train de démolir la république.

et je pèse mes mots.

C'est un apprenti sorcier, il va se bruler les doigts.
ce qui me tue , c'est qu'on va tous se les bruler avec lui.

mais au moins les boeufs auront compris.

Sarkozy est l'antithèse de ce que la france a besoin comme chef d'état, c'est une machine à compiler, à lire des fiches de synthèse, de sondages...c'est à gerber tellement ça pue la manipulation.

J'espère que tous les complices de ce désatre comprendront...bientôt...vraiment je l'espère.

Plus qu'entièrement d'accord avec toi !

Je ne suis pas certain que tout cela soit en prise avec le réel, on verra bien...

Qu'appelles-tu le réel? L'âme est aussi réelle que la pointure de ma chaussure