Encore !

Rassure toi je ne prends pas mal ce que tu dis Chimel.

Je m'énerve certes dans mon coin

Mais à mon humble niveau j'essaie d'agir au moins en tentant de faire ouvrir les yeux aux gens.

Je cotoie des gens tous les jours et je ressasse, je ressasse en donnant des infos (qu'ils n'ont pas forcément) sur l'état réel de notre pays et le constat est le suivant : on me dit "ben oui, mais bon il est là pour 4 ans encore.....faudra bien faire avec"

Et là, cette résignation je ne la comprends pas

Je veux bien lâcher prise mais quand il s'agit de l'avenir d'un pays que l'on fout en l'air, j 'ai vraiment du mal

Ah oui Sofi, "faire", chaque fois que c'est possible un clin d'oeil, un sourire, un bisou, des centaines de fois par jour !!! ça aide au "lacher prise" et ça fait avancer plus vite tout le monde !! le "faire" dans ce cas est cosmétique, pas besoin d'être identifié comme appartenant à tel ou tel clan, mais se sentir un élément indissociable de l'universel !!!

C'est pas clairement expliqué mais p'tain je ressens ça très fort

Ca s'appelle "exister", non ??

Chimel a écrit:

vidoc a écrit:

@Demain :je comprends bien le lâcher prise à titre perso pour m'y être interessée de très près il fut un temps et j'avoue que cela m'a beaucoup aidé.

Cependant, lorsqu'une Société toute entière va mal, là, le lâcher prise je ne le comprends pas et je rejoins Speeder lorsqu'il dit qu'il faut être acteur de sa vie.

L'objection est pertinente et tout le monde, je crois, a cette réaction face au "lâcher prise", qui à première vue ressemble comme deux gouttes d'eau à de la passivité, de l'apathie, de l'insensibilité, du fatalisme.

Cependant, je poserais le problème autrement: qui, ici, peut dire qu'il est un véritable "acteur de changement", qu'il agit sur la société, qu'il la change tant soit peu? Ne sommes-nous pas tous assez passifs, finalement? Sauf que nous nous informons, c'est déjà ça, que nous communiquons... mais en termes d'action concrète?

Celui qui peut prétendre être l'un de ces acteurs (Force Hyères, Paulo?...) peut sans doute réfuter ce lâcher prise - ce qu'il ne veut pas dire qu'il a raison, mais je comprends bien la position. Mais moi, qui agis finalement très peu sur la société, en quoi critiquerais-je celui qui assume clairement une position de non-intervention? (même si je sais que le lâcher prise est plus que "ne pas intervenir"...).

Pour le dire simplement: agir vaut peut-être mieux que lâcher prise, je ne sais pas. Mais lâcher prise vaut certainement mieux que s'énerver en ne faisant rien.

NB: je parle pour moi, là, pas pour toi, Vidoc, ni pour quiconque d'autre.

je suis acteur de ma vie, et je suis en résistance, je fais de la politique tout les jours, car la politique, c'est la vie de tout les jours

et ce n'est pas demain que je vais lacher prise

speeder cherche une prise ! 110 ou 220 volt

@Vidoc

Citation :

Et là, cette résignation je ne la comprends pas

hé bé c'est comme moi..ou alors je suis la plus stupide
des Femmes...mais je ne m'énerve pas! j'ai autre chose a faire
que de m'énerver, mais par contre je ne regarde + les infos!
je m'informe naturellement, car il y a d'autres moyens, mais je
reste preplexe devant ce manque de VIE..car le mouvement c'est
la vie! Et si nous nous bougeons pas, hé bé on va droit dans
le ravin comme les moutons de panurge!
Tu as raison chimel, il y a des personnes supers (genre FH, Paulo)
qui en font plus que moi! Mais j'en parle autour de moi, ma modeste
personne essaie d'ouvrir "certains esprits"! La suite va venir j'en suis sur!
je vais vous laisser un mot sur Nic, dans le poste réservé!
Ne vous arrachez pas les cheveux!

M

Mais je ne comprends toujours pas pourquoi certains d'entre nous ont l'air d'opposer "lâcher prise" et "action" (quelle que soit le type ou la nature de l'action. Créer du lien, quand nous postons ici, quand nous parlons aux autres, est aussi une action).

Il me semble qu'en opposant "lâcher prise" et action … il me semble que nous passons à côté de la nature même du lâcher prise, qui n'est pas une finalité en soi (à supposer que l'action en soit une, ce qui est un autre problème), MAIS un moyen de faire les choses …

Pas une fin, un moyen. Or, je crois qu'il n'est pas … hem … ontologiquement pertinent d'opposer terme à terme deux choses de nature différente …

Question de tempérament, aussi. Certains ne sont vraiment pas bâtis pour le lâcher prise parce que tout simplement leur tempérament et leur histoire personnelle les rendent étrangers à la chose.

Mais surtout, il faut bien comprendre que le lâcher prise est une sorte de préliminaire, de disposition favorable de la conscience. Il donne un discernement, une équanimité, une efficacité extraordinaires. En aucun cas il ne conduit à la résignation, même si certains, par choix, s'orientent vers une vie retranchée, méditative (et je rappelle que ce n'est absolument pas mon cas).

Derrière le "combat" se cache trop souvent une blessure de l'ego, dont la souffrance ô combien respectable se convertit en une sorte de fuite en avant. Etre en pétard du matin au soir relève davantage d'un scénario de protection du Moi que d'une stratégie sociale efficace. je ne dis pas que la colère et l'indignation n'ont jamais fait tomber des barrières et réduit des injustices, mais j'observe que depuis des siècles, au nom des peuples, on conduit des révolutions qui ont mené à des leurres plus ou moins dramatiques, ceux qui se voient le moins n'étant pas les moins graves.

Autrement formulé, révolution ou non, combat social ou non, tout ce qui ne s'accompagne pas d'une ouverture de conscience réelle est voué à l'échec. Au mieux, c'est un feu d'artifice et après, tout le monde au lit.

Tant qu'on ne passera pas par le sésame de la conscience, on fera joujou avec des bouchons de liège.

Bon. Comprends pas.

ben... c'est un peu comme lorsqu'on vole dans les rêves...
pour sauver des gens.
on agit, en ayant lâcher prise et on a plein, plein d'énergie.

hein, Demain ?

Demain a écrit:

Mais je ne comprends toujours pas pourquoi certains d'entre nous ont l'air d'opposer "lâcher prise" et "action" (quelle que soit le type ou la nature de l'action. Créer du lien, quand nous postons ici, quand nous parlons aux autres, est aussi une action).

C'est marrant: en revenant d'avoir été taper quelques balles de tennis avec le fiston, je me disais aussi que j'avais eu tort d'opposer ces deux choses-là...

Pour moi, je le formulerais plutôt ainsi: lâcher prise, c'est agir sans s'imaginer, souvent par orgueil, que cette action peut/doit/va produire un résultat. Donc aussi sans se culpabiliser si ça ne donne pas de résultat (ou pire encore un résultat inverse), sans râler quand ça ne va pas et peut-être même, mais ça c'est encore plus difficile, sans bondir de joie quand ça semble donner un résultat. C'est agir pour agir, comme d'autres font de l'art pour l'art.

Ou encore cette autre comparaison: longtemps, des gens ont "fait le bien" pour gagner leur place au paradis. Quand on ne croit plus au paradis, on devrait donc faire le mal, ou en tout cas ne plus se soucier de ce qui est bien. Eh bien non: beaucoup continuent à avoir une éthique et à faire ce qu'ils croient bon et bien comme s'il y avait un paradis alors qu'ils pensent qu'il n'y en a pas.

C'est comme ça aussi en politique. Lâcher prise, c'est agir, mais avec un plus grand détachement par rapport à une prétendue "vérité" ou à une cause qui serait "juste" en soi. Mais c'est agir aussi, et peut-être même de manière plus efficace que si on est émotionnellement trop impliqué.

Il y a de ça, il y a de ça...

Chimel est sur la bonne voie...

Lâcher-prise ne veut pas dire non-action, mais c'est plutot je dirais un état d'esprit (de conscience dirait le Lapin).

J'ai éprouvé cela lorsque j'ai cessé de me battre avec mon sentiment de culpabilité (par exemple) car ne pouvant changer le déroulement des accidents de la vie, j'ai pris conscience que l'on ne "sauve pas tout seul" (tiens, c'est dans la Bible ça) et que je faisais partie d'un grand TOUT.
Bien supérieur à ma petite personne, que je ne peux même pas imaginer. Je SAIS que nous sommes sur cette planète pour devenir meilleurs, pour évoluer en fait vers "quelque chose" que je ne saisis pas bien, mais que je ressens inconsciemment.
En apportant aux autres cet amour que je ressens pour l'Homme (malgré ou à cause de ses imperfections) j'ai le sentiment de contribuer un minuscule peu à l'oeuvre d'Amour immense.
L'un d'entre vous a dit, je ne fais rien de particulier (je crois que c'est Chimel) moi je trouve que chacun est important là où il se trouve et meme s'il ne fait pas de "politique-action" il est UTILE à la planète dans tout plein de domaines !
Ne serait-ce que pour protéger l'environnement par une action de trier ses déchets et de l'enseigner à ses enfants, par exemple.
Il y a tant de façon d'etre citoyen du Monde et de l'Univers !

Je vous aime tous, mes amis connus et inconnus

Et l'Amour c'est la Vie

@ Verseau

Bonne nuit Michel bisous à Annie et caresses aux animaux

verseau a écrit:

Bonne nuit Michel bisous à Annie et caresses aux animaux

Merci beaucoup, je transmets, bonne nuit à toi aussi et fais de beaux rêves

Chaque fois que ce forum permet de dire des choses aussi simples et belles que le dernier message de Verseau, c'est une nouvelle preuve du sens et de l'utilité de toutes ces actions entreprises sans but précis, en lâchant prise.

Personne n'a voulu faire un forum en pensant qu'il devait absolument produire tel ou tel résultat concret, et certainement personne n'a pensé qu'il permettrait des échanges d'une telle richesse. On l'a fait, c'est tout, pour "évoluer vers quelque chose qu'on ne saisit pas bien mais qu'on ressent inconsciemment", comme dit Verseau.

Comme monsieur Jourdain, nous avons donc fait du lâcher prise sans le savoir (enfin, le "lâcher prise" tel que je le conçois, le Lapin expliquera sans doute que c'est bien plus compliqué que ça...).

En toute modestie, je trouve que ce fil exprime des contre-sens : le "lâcher-prise" (mot que j'exècre, soit-dit en passant, parce qu'il a tellement été galvaudé sur le mode bobo-psy-de-mes-deux ! ) n'a jamais empêché l'action !

Pour Verseau :

et pour Chimel

et pour chacun de vous :

z'êtes vraiment pas mal comme amis !

Superbe message de Verseau, merci, merci...

Cara, je te perçois parfois comme aigrie et cabrée sur tel ou tel sujet. Tu as raison de faire observer qu'on a perverti - abâtardi du moins - certains termes, mais ta remarque me fait penser à certaines personnes qui, sous prétexte d'avoir été emm... par des bonnes soeurs ou des curés chiants lors d'une éducation religieuse, vouent aux gémonies tout ce qui ressemble de près ou de loin à une ouverture spirituelle. Pour ces personnes-là, il n'y a plus aucun discernement possible : "le religieux, ça pue". Et va leur expliquer, après, qu'il existe autre chose...

Allez, je pousse le bouchon plus loin pour me faire comprendre, et j'évoque ces femmes violées qui, jusqu'à la fin de leurs jours, verront en l'homme la marque du démon, du mal, du danger. On peut aussi servir le même raisonnement concernant le terme "guru", si noble, si porteur d'instruction en Inde, et gâché par les babas d'il n'y a guère dans nos contrées occidentales. Tant et si bien qu'aujourd'hui, le "gourou" est un chef de secte ou quelque chose dans le genre. Bref, un margoulin.

Je pourrais multiplier les exemples à l'infini.

Le lâcher-prise n'exprime ni plus ni moins cette capacité supérieure de l'esprit humain qui consiste à cesser de s'identifier à des sentiments négatifs, à des émotions paralysantes, qui fatalement rétrécissent le champ de conscience. Une capacité qui nous fait entendre que la crispation chronique recèle une bonne dose de rigidité mentale, d'obsession rampante, mais aussi et surtout une exacerbation de la pensée duelle. Moins je lâche le morceau et plus je renforce mon Moi à grand coup d'oppositions et de tranchées : l'autre est mauvais, méchant, méprisable, d'autant plus que MOI, je suis dans mon bon droit, porteur ou porteuse de justice, de lumière, de bien, d'espoir (poire ?). Pour faire bonne mesure, je glisse ceci : http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canisme_de_d%C3%A9fense.

Le lâcher prise est une façon radicale de lâcher les baskets au Moi, surtout ça, avant tout. On réalise enfin que l'acceptation d'une réalité qui nous dépasse nous oblige à voir CE QUI EST et non CE QU'ON VOUDRAIT QUI SOIT.
Et je ne saisis toujours pas en quoi ce recul oblitère de quelque manière que ce soit les capacités d'action et de réflexion dont nous sommes porteurs.

Demain trouve qu'on est pas mal comme amis, cela prouve qu'elle a VRAIMENT lâché prise...

Pierre_78 a écrit:

Demain trouve qu'on est pas mal comme amis, cela prouve qu'elle a VRAIMENT lâché prise...

oui, je vous trouve même très beaux et vachté intelligents.

et en plus, c'est vrai …

Pierre_78 a écrit:

Et je ne saisis toujours pas en quoi ce recul oblitère de quelque manière que ce soit les capacités d'action et de réflexion dont nous sommes porteurs.

Exactement, Lapin : tu m'as lue de travers, je disais exactement que "lâcher-prise" et action ne sont aucunement antinomiques. Bien au contraire. Relis. Coin.

Cara, tu as raison de reprendre, car on ne savait plus trop si je te répondais à toi ou à d'autres en général, je parle de la fin de mon message. Je prends bien note de ce que tu as écrit.
Pardonne-moi si j'y ai été un peu fort, mais ayant axé toute mon existence sur la culture (difficile ô combien vu mon éducation) du lâcher-prise, j'ai lu comme une grande crispation - et peut-être un règlement de compte personnel ? - le fait que tu parles d'exécration. Ca m'a fait tout drôle et du coup j'ai dû essayer de lâcher prise là-dessus, mais j'avoue humblement que j'avais eu besoin de te répondre ainsi et de préciser ma pensée de façon un peu soulignante afin de m'injecter une petite dose supplémantaire de la chose en question.
Comme quoi on n'en finit jamais avec ces machins-là...

Cara, je pense que sur le fond nos positions sont proches. Partageons donc quelques carottes...